En 146 avant J.C., au terme d’un assaut sanglant, l’armée romaine de Scipion Émilien s’empara de Carthage. Utique en devint la première capitale, mais le site de Carthage allait s’imposer à nouveau. En 44 avant J.C., César décida d’y fonder une colonie romaine.
Carthage, renommée «Africa», devenait une des plus riches provinces de Rome, au point qu’elle était qualifiée de «grenier de Rome».
Lors des expéditions militaires, Les romains effectuèrent des tentatives de pénétration dans les frontières nord du Sahara. Cornélius Balbus se rendit au Fezzan (Sud-ouest de la Libye) l’an 20 avant J.-C., Selon G. Camps: « le proconsul d’Afrique L. Cornélius Balbus partit à la conquête du pays des Garamantes et s’empara de sa capitale Garama, aujourd’hui Gera. Mais la domination romaine était précaire et quelques années plus tard, les Garamantes aidèrent ouvertement l’ancien mercenaire numide Tacfarinas qui menait un grand mouvement de révolte contre Rome ».
Le soulèvement des tribus du sud de l'«Africa», sous le commandement du chef numide Tacfarinas (17-23 ap.J.-C.), contre le pouvoir romain qui projetait la soumission des tribus nomades du sud tunisien et de la Tripolitaine s'est poursuivi tout au long de la présence romaine dans ces régions. Ainsi le légat Valerius Festus organisa une expédition militaire contre les Garamantes du Fezzan (85 ap.J.-C.), Domitien (81-96 ap.J.-C.) fit de même contre les Nasamons de la Grande Syrte qui se soulevèrent contre les collecteurs d'impôts romains.
Pendant près de cinq siècles (avant J.-C.), Gigthis, principal port de la Jeffara dans le Sud-Est tunisien, dépendait de l’empire carthaginois et depuis la victoire de Julius César à Thapsus (au nord de Mahdia) en 46 Avant J.-C., elle fut annexée à l’empire romain ; Gigthis acquiert le statut de Municipium romain pendant l’époque d’Antonin Le Pieux (Empereur romain, 138 - 161 Ap. J.-C.).
À partir du IIème siècle Gigthis (Boughrara) devenait de nouveau le port d’attache de la route transsaharienne venant du Niger et passant par Cidamus (Ghadamès) ; les marchandises échangées étaient embarquées par voie maritime (voir les cartes) ; ce petit port atteignit son apogée à l’époque romaine, où sa population comptait de 12 000 à 15 000 habitants.
L’Afrique du Nord romaine en 235

Bibliographie
- Catherine Coquery-Vidrovitch et Gorges Laclavère (Eds.) Atlas historique de l’Afrique Paris : Les Éditions du Jaguar, 1988, 174 p
- Gabriel Camps. Les Garamantes, conducteurs de chars et bâtisseurs dans le Fezzan antique. Copyright Clio 2005, septembre 2002. Disponible sur: http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_garamantes_conducteurs_de_chars_et_batisseurs_dans_le_fezzan_antique.asp.
- Slim Hédi, Mahjoubi Ammar, Belkhoja Khaled, Ennabli Abdelmajid. L'Antiquité. Tunis : Sud Éditions, 2003, Tome1-Série : Histoire de la Tunisie, 460 p ; p. 168.
- Violard Emile. L’Extrême Sud tunisien, Rapport à Mr. le Résident Général S.Pichon. Société anonyme de l’imprimerie rapide de Tunis, 1905, p. 18. Service historique de la Défense. Tunisie, 2H49, D6.